BCR-Pau-c2.jpg
Michel Garicoïts et la fête de Noël.

 

    La crèche est le symbole le plus connu de la fête de Noël. Elle ne date pas des débuts de l'ère chrétienne. Une tradition sérieuse fait remonter cette représentation naïvement théâtrale à saint François d'Assise. C'est lui qui eut l'idée de célébrer Noël, à Greccio en Ombrie, dans une grotte avec des personnages et des animaux. La crèche est toujours très populaire : présente dans d'innombrables familles, à travers le monde entier elle s'est imposée même à la Place Saint Pierre de Rome !

 

   Devant la crèche saint Michel laisse parler son coeur : "Pauvre petit enfant ! Tendre petit Jésus, vous venez de naître pour moi ... Notre Seigneur est descendu jusqu'à nous, il nous a rendus non seulement spirituels mais divins. Voilà ce qu'il a daigné  faire et ce que nous sommes devenus en Jésus-Christ. Voilà ce qu'il nous persuade par son exemple, par son esprit d'amour. Il est dans la crèche, endurant le froid, l'humiliation, les ennuis par amour pour nous ... Quoi de plus propre à nous enflammer d'amour pour lui et à nous rendre généreux." (D.S. 108)

 

   "Dieu est l'amour partout et toujours présent ; pour ramener les hommes au souvenir et à l'amour de leur Créateur, Jésus-Christ leur montre la divinité rendue visible et palpable dans son humilité : le voilà  dans la crèche ... c'est une manifestation faite à tous, une école à tous ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Quelle force et quelle douceur dans les enseignements de la crèche ! " (D.S. 109).

 

   Après ces accents pleins de ferveurs devant l'enfant de la crèche, Michel Garicoïts formule cette prière qui le conduira à l'imitation fidèle : "Seigneur, faites que nous ne trouvions de consolation que dans les abaissements de votre divin Fils ... C'est un Dieu fondu en charité, il nous sollicite, il nous presse, il s'immole tout en voyant que nous ne nous rendons pas à son coeur. Nier sa bonté, son amour partout présent et agissant pour nous éclairer et nous sauver, voilà qui est faux et archifaux. Le miracle des miracles, c'est de fermer les yeux à cette vérité, de ne pas se rendre à ce fait si manifeste et si pressant du Verbe fait chair pour nous instruire et nous unir à son Père." (D.S. 110).

 

   "Il a habité parmi nous " (Jn 1,14), Michel Garicoïts médite cette Parole de l'Evangile de Jean ainsi : " Qu'est-ce qui l'a fait descendre ? L'amour. Mais quel coeur aura-t-il donné à la nature humaine dont il est venu se revêtir, sinon un coeur pétri d'amour, dont il conduisait tous les mouvements ? Qu'aurait donc fait le Verbe divin en se faisant homme sinon de se former un coeur sur lequel il imprimât cette charité qui l'obligeait à venir au monde ? Ce coeur du Roi-Sauveur, toujours dans la main de Dieu, qui le fasse entrer dans la carrière par cet ineffable : ME VOICI ! Voilà le coeur de Jésus, voilà l'abrégé du christianisme. Je crois à l'amour , c'est tout dire. Il s'est fait homme, je le crois ! Il aime et qui aime fait tout. Ayons donc un coeur de Jésus-Christ, un coeur étendu qui n'exclue personne de son amour." (M.S. 65-66).

 

   Michel Garicoïts est saisi, transporté par l'amour exprimé par le "Me voici" de l'Incarnation : "Il entra dans la carrière par cet ineffable "ME VOICI" qui exprime l'amour infini du Fils pour son Père et pour les hommes". Ce "Me voici" du Fils, de sa conception et de sa naissance, deviendra le "Me Voici " de toute son existence humaine :  la "carrière" dit Michel Garicoïts.

 

   Me Voici est le mot le plus simple, le plus dépouillé de l'Amour : "Il aime et qui aime fait tout".