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à l'Arrayade, à Dax

 

C’est dans une atmosphère conviviale mais ô combien studieuse que s’est déroulée la Rencontre des Bibliothèques Chrétiennes du Sud-Ouest, les jeudi 26 et vendredi 27 janvier. Le Centre Pastoral Jean-Paul II de Dax nous accueillait dans les locaux de la Bibliothèque Diocésaine et de « l’Arrayade » pour l’hébergement.

Ces deux jours ont rassemblé trois catégories de bibliothèques :

  • des bibliothèques monastiques : Bénédictins de Belloc, de Tournay et de Maylis, Bénédictines d’Urt, Dominicaines de Dax, Pères de Bétharram
  • des bibliothèques diocésaines : Auch, Angoulême, Bayonne, Bordeaux, Dax, Lourdes, et enfin Agen qui est en voie de constitution.
  • une bibliothèque régie par une Association type Loi 1901 : Bibliothèque de Culture Religieuse de Pau.

Nous avons en outre reçu trois intervenants extérieurs :

  • Docteur Peyresblanques, président de la Société de Borda dont le siège est à Dax et Mademoiselle Jogan sa secrétaire.
  • Bernard Porte, Ancien Directeur du journal La Croix et de Bayard-Presse.

Voici les grands thèmes qui ont retenu notre attention et sur lesquels nous avons plus précisément échangé :

  • Place du Régionalisme dans nos bibliothèques.
  • Problème de la cotation.
  • Problème de l’informatisation.
  • place des revues, leur gestion.

Pour chaque thème nous avons choisi de faire « un tour de table », ce qui nous a permis de mieux « connaître » chaque bibliothèque et de projeter d’amorcer plus tard des échanges d’informations diverses, de conseils, et pourquoi pas de revues et de livres.


I. Place du Régionalisme dans nos bibliothèques :

 

  • Angoulême : fonds régional important avec biographies, romans d’auteurs locaux, revues d’archéologie ; ce fonds est souvent consulté par des lecteurs pour faire des articles sur l’histoire locale, sur les paroisses.
  • Auch : fonds très peu important ; les documents se trouvent aux archives diocésaines.
  • Bayonne : le régionalisme n’est pas répertorié mais le fonds est assez important : des ouvrages en langue basque, grammaire et dictionnaire basques, études sur la Bigorre et les Landes. Peu de chose sur le Béarn.
  • Belloc : fonds régional en Français important, plutôt marqué vers le Pays Basque. Le frère bibliothécaire est un landais historien régionaliste, très ouvert pour les chercheurs.
  • Bétharram : fonds régionaliste significatif mais non accessible pour le moment ; de nombreuses revues régionalistes anciennes.
  • Bordeaux : fonds important provenant de dons ; tout a été gardé ; pas d’achat nouveau ; se recible sur le religieux.
  • Dax : Dominicaines : peu de chose.
  • Dax : Bibliothèque diocésaine : secteur régional important ; tout a été gardé.
  • Lourdes : fonds local avec Lourdes et les Pèlerinages pyrénéens.
  • Maylis : récupération de nombreuses anciennes bibliothèques, fonds historique et régional important avec hagiographie, pèlerinages, littérature en gascon.
  • Pau : accueil dans les locaux de la B.C.R. de l’Association des amis des Anciennes Eglises du Béarn avec leurs documents. D’autre part, Pau étant une ville universitaire, nous avons des livres en relation avec l’Histoire de l’Art et, des étudiants venant travailler chez nous, nous leur demandons de nous laisser un exemplaire de leur Mémoire ou Thèse en lien avec la région.
  • Tournay : fonds très important d’histoire et géographie locales. De nombreux ouvrages sur les Pyrénées. 2 à 3 000 livres régionalistes.
  • Urt : Bénédictines : seulement un petit fonds basque.

II. Problème de la cotation :

 

Nous avons évoqué les intérêts de la cotation :

  • trouver un livre.
  • rendre compatible la cotation pour pouvoir diffuser à d’autres bibliothèques, en particulier en ligne.

La plupart des bibliothèques utilisent la cotation Dewey. Il y a cependant quelques exceptions, ce qui ne facilitera pas les échanges entre bibliothèques.

Voici quelques remarques et conseils relatifs au catalogage :

  • il faut se mettre d’accord sur les éléments essentiels, mais aussi sur les précisions. Exemple : Edition : Cerf ou Le Cerf ou Editions du Cerf ?
  • il faut des éléments écrits pour pouvoir échanger des notices.
  • l’identité d’une bibliothèque se reflète à travers les mots-matières choisis.
  • RAMEAU : Catalogue de mots-matières universel. C’est un Thésaurus élaboré ; il est francophone. Quelques documents intéressants pour le Catalogage :
  • Il existe un manuel très bien fait à ce propos qu’utilise Elisabeth Lang à Bordeaux : « Le Catalogage » Méthodes et pratiques.1. Monographies et Publications en série Isabelle Dussert-Carbone & Marie-Renée Cazaubon A travers des exemples choisis, cet ouvrage guide le lecteur dans l’utilisation et l’explication des normes Afnor. Il explique comment rédiger une description bibliographique, structurer une vedette et choisir les accès d’un catalogue auteur. Prix : 46 euros. Elisabeth Lang nous a donné pour chaque bibliothèque des feuilles polycopiées relatives à ce catalogage, à sa méthodologie.
  • On peut télécharger des notices notamment celles de la B.N.F.(opale), de l’Université de Lille III, de la B.N.U.S. de Strasbourg.

III. Problème de l’informatisation :

 

Presque toutes les bibliothèques représentées sont soit informatisées avec des gestions plus ou moins élaborées, soit en cours d’informatisation. La discussion a été animée et les questions nombreuses. Faisons un peu le tour des logiciels utilisés et des commentaires les accompagnant :

  • Deux bibliothèques travaillent avec PAPRIKA : Angoulême et Bordeaux. Il est très facile d’utilisation. C’est une solution sûre, souple, conviviale. Les utilisateurs en sont très satisfaits. Les notices sont bien lisibles pour les lecteurs. Il est assez cher : 1 000 euros avec chaque année pour la maintenance 300 euros environ.
  • Trois bibliothèques travaillent avec ISIS : Bénédictins de Belloc, Dominicaines de Dax et Bibliothèque mariale de Lourdes. Il peut être téléchargé sur Internet puis, en principe, les fournisseurs prodiguent des conseils et peuvent se déplacer. Les utilisateurs en sont dans l’ensemble satisfaits.
  • Une bibliothèque travaille avec PAPYRUS : Auch. l’argument financier l’a emporté pour le choix de ce logiciel : 80 euros plus 15 euros par an pour la mise à jour. Compter cependant 299 euros pour la version professionnelle si vous avez deux postes en réseau. Il est très simple à utiliser. Tout est exportable. Il permet d’utiliser des multimedia. Il existe un forum des utilisateurs ; les réponses sont données dans les 24 heures. En 4 ans d’utilisation la Bibliothèque d’Auch n’a connu aucun « plantage ». Il existe plusieurs formules pouvant gérer jusqu’à 15 000 livres, jusqu’à 50 000 livres, jusqu’à 300 000 livres. Le Père François Ducasse d’Auch nous en a fait une démonstration très intéressante sur son portable jeudi soir, en veillée, ce dont nous le remercions.
  • La bibliothèque des Bénédictins de Maylis utilise un logiciel gratuit, téléchargé sur Internet : KOHA. Provenant de Opensource, on peut le modifier. Il est en langue française, édité par la Communauté du Chemin Neuf. L’ensemble des utilisateurs devient très dynamique. Il est extrêmement complet, calqué sur la norme internationale UNIMARK (il est d’ailleurs recommandé de choisir des logiciels sous cette norme), avec des mises à jour régulières. De nombreuses bibliothèques l’utilisent dont Chambéry, les Dombes, Hautecombes… Attention ! Il vaut mieux prévoir d’avoir à proximité un informaticien pour aider et surveiller…
  • La Bibliothèque diocésaine de Bayonne gère avec son logiciel ( ?) 13 000 livres. La maintenance revient à 250 euros par an.  Les bibliothèques de Dax (diocésaine) et la Bibliothèque de Culture Religieuse de Pau travaillent pour le moment avec un logiciel non spécialisé et se préoccupent de choisir très rapidement un logiciel de Gestion de bibliothèques. C’est dire combien les représentantes des dites bibliothèques ont été vivement intéressées par les discussions précédentes.
  • Pour le moment, chez les Bénédictines d’Urt, les Pères de Bétharram et les Bénédictins de Tournay il n’y a pas d’informatisation.

IV. Les revues, leur gestion :

 

D’une façon générale les revues sont très demandées par les chercheurs et les étudiants. Elles ne sont pas prêtées ; elles sont donc consultées sur place ou photocopiées. Chacun a fait part de sa « méthode » pour classer, répertorier, ranger.

Une discussion intéressante s’est instaurée à propos de la reliure des revues :

  • De nombreuses bibliothèques ont fait le choix de relier tout ou partie de leurs revues. Les reliures ont plusieurs avantages mais, quelque soit le lieu choisi pour faire relier, cela revient cher même dans les ateliers monastiques qui font cependant un travail très soigné permettant sans trop de dommage les photocopies. Les Dominicaines de Dax ont un bon atelier de reliure. Il existe une solution pour ne pas abîmer les revues reliées : se procurer le C D Rom associé aux revues. Prix : 190 euros.
  • Pour rassembler quelques unes de leurs revues la Bibliothèque d’Angoulême utilise de la toile autocollante de 3 doigts d’épaisseur, système pratique et peu onéreux.
  • Le système le plus employé pour stocker est celui de sabots en carton ou même en bois (la Bibliothèque de Bordeaux a adopté ce système ; on trouve ces sabots en bois chez IKEA, 2,80 euros pièce). Il faut noter qu’il faut être vigilant par rapport aux sabots ou boîtes en carton pour ranger les vieux papiers. Le carton ordinaire est trop acide et abîme les vieux papiers. Il faut choisir un carton spécial ou entourer d’abord d’un papier craft.
  • Commode aussi mais moins protecteur le système des sangles spéciales.

Les revues présentes dans nos différentes bibliothèques (nous ne les énumèrerons pas toutes) :

  • Angoulême possède un fonds important de revues anciennes et d’assez nombreux abonnements.
  • Auch a Documentation catholique et Dictionnaire de spiritualité qui sont consultables. Le reste est aux archives diocésaines.
  • Bayonne a toutes ses revues reliées, un fonds basque important et de nombreux abonnements : Documentation catholique, Esprit et vie, Bulletins diocésains etc…Des abonnements ont été supprimés depuis le départ des Séminaristes.
  • Belloc : Doit avoir une centaine de revues. Tout est relié ; les reliures sont faites en Espagne où elles sont moins chères. Des abonnements assez nombreux.
  • Bétharram : Fonds significatif mais peu accessible. 30 lots de revues anciennes ont été dispatchés vers la Faculté Catholique de Toulouse, les Dominicains de Toulouse ou mis en vente sur Internet. Abonnements : Documentation catholique, Etudes, Esprit, Bulletin diocésain.
  • Bordeaux : Toutes les revues sont classées par ordre chronologique. Quelques unes sont reliées. Quelques abonnements.
  • Dax : Dominicaines : Documentation catholique avec des reliures toutes prêtes ; Vie spirituelle, Fêtes et saisons, Lumière et vie, … reliées par leur soin ; Notre histoire, Geo, Revue du Rosaire… dans des boîtes en carton.
  • Dax : Bibliothèque Diocésaine : Toutes les revues sont cotées avec une cotation spéciale ; informatisé par WORD sous ACCESS. Rangement avec des sangles ou des boîtes en carton. Une trentaine d’abonnements.
  • Lourdes : 150 titres différents mais revues peu nombreuses. Elles sont classées par thème, par pays, par diocèse. Cette bibliothèque ne vit que de dons et de legs.
  • Maylis : Fonds important grâce à la récupération d’anciennes bibliothèques. Pas d’achat mais garde tous les dons.
  • Pau : La B.C.R. possède une trentaine de revues dont quelques unes en collection continue (Esprit de 1976 à 2006, Documentation catholique…), d’autres en collection discontinue. Abonnements : La Documentation catholique, Etudes, Bulletin Diocésain.
  • Urt : Quelques revues reliées : Documentation catholique, Dictionnaire de spiritualité, d’autres dans des sabots en carton.
  • Tournay : 45 ou 50 revues ; 15 ou 20 sont reliées. De nombreux abonnements. Questions soulevées : Y a-t-il un logiciel spécial pour les revues
  • Il faudrait demander à la Bibliothèque de la Faculté Catholique de Toulouse (Francis ?).

Que faire des revues en double ? Certains les font acheminer vers l’Afrique en particulier pour les Séminaires. Mais l’envoi est cher et aléatoire.

Remarque : La revue Questions actuelles n’existe plus sous sa forme papier. Elle est remplacée par Theologia.fr. C’est un site gratuit ; y figurent des articles récents et des articles anciens.


Retrouvons maintenant nos intervenants extérieurs

 

Docteur Peyresblanques et Melle Jogan, respectivement président et secrétaire de la Société de Borda :

 

La Société de Borda dont le siège est à Dax ( 27 Rue Cazade) est une société qui étudie les Sciences, Lettres et Arts avec une orientation marquée vers le régionalisme. Sa revue existe depuis la création de la Société , soit 1876. Ses revues sont une vraie encyclopédie sur les Landes à un niveau très élevé. De plus la Société échange les revues avec d’autres parties de la France ; elle en possède les collections complètes. Elle possède une bibliothèque patrimoniale, avec une bibliothèque régionaliste très importante, des volumes classiques d’histoire et de géographie et des volumes plus larges des XVIIIe et XIXe siècles. Ses archives sont indépendantes des archives départementales des Landes. Elle possède aussi un Musée à la même adresse que son siège.

Cette Société a une vie associative très riche avec une réunion mensuelle où plusieurs thèmes sont abordés dans des exposés, toujours des recherches originales sur des documents de « première main ». Ils font ensuite l’objet d’une publication plus détaillée dans la Revue de la Société. La Société de Borda tient aussi des réunions décentralisées dans tout le département.

Entre autres une idée nous a séduits par son originalité : celle de faire intervenir des Etudiants lorsqu’ils ont travaillé avec des documents provenant de la Société. Il leur est demandé d’exposer les résultats de leurs recherches. Cet exercice leur est bénéfique et il est enrichissant pour tous. Nous pourrions nous inspirer de cette méthode.


Entretien avec Bernard Porte, ancien Directeur de Bayard-Presse et de La Croix :

 

Retraité de la maison d’édition Bayard-Presse puis Bayard M. Porte nous dit avoir mené un travail passionnant et il nous fait partager son enthousiasme.

Quelques mots sur Bayard-Presse/Bayard/La Croix :

  • C’est le premier groupe de presse catholique (le sixième groupe de presse en France). De nombreux groupes de presse ont disparu ou ont opéré des regroupements.
  • Ce groupe connaît un grand développement international dans 41 pays. Nombre de publications : 10 425 000 exemplaires de publications par an. Premier journal à l’étranger en 1977 à Hong-Kong, puis en Europe et en 1999 aux Etats-Unis.
  • Caractéristique essentielle : la société appartient complètement aux Augustins de l’Assomption et ce depuis sa création, à la fin du 19e siècle, par un Assomptionniste : le Père d’Alzon à qui le Pape avait demandé d’une part de s’occuper des Pays de l’Est et d’autre part des pèlerinages en Terre Sainte. C’est ainsi qu’a été créé Le Pèlerin, d’abord bulletin de liaison en 1873 puis hebdomadaire populaire à grand tirage ( 140 000 exemplaires en 1897).
  • En 1880 le Père Bailly fonde une revue mensuelle intitulée La Croix transformée plus tard en quotidien. Donc le point de départ de cette société est apostolique.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

1) Nous avons d’une part :

  • la presse quotidienne avec La Croix
  • la presse pour adultes Le Pèlerin et Notre Temps
  • le Secteur Jeunes a toute une palette de magazines qui va de la crèche avec Popi à la faculté avec Phosphore études ou les Dossiers de l’Actualité sans oublier les revues d’éveil religieux. Notons la parution d’un tout nouveau magazine pour les 8-13 ans : « Philoteo » Dieu, le Monde et toi.
  • les publications catholiques : Documentation catholique, Prions en Eglise, Panorama chrétien, Croire aujourd’hui.

2) D’autre part le livre :

  • Au moment de la Libération ce secteur connaît quelques difficultés mais un redémarrage s’effectue au début des années 50.
  • En 2005 existent Bayard Editions et Bayard Jeunesse.

Compte tenu de la responsabilité de Bayard dans l’Eglise catholique ses Editions prennent des risques. Exemple : en 2001-2002 la Nouvelle Traduction de la Bible. Livres publiés en 2005 d’une façon générale : entre 22 et 25 000 nouveautés.

Quelques questions ont été formulées à M. Porte ainsi que quelques remarques sur les publications de Bayard en rapport avec nos préoccupations de Bibliothécaires :

  • Bayard utilise de nouveaux papiers plus légers ce qui est une bonne chose intéressante pour nos bibliothèques.
  • Par contre, sur la page de garde des livres l’ISBD est souvent absente, or cela simplifie le travail des bibliothécaires./ La remarque sera faite à Paris.
  • Bible Bayard (Nouvelle traduction de la Bible) : elle est peu empruntée par les lecteurs : elle est lourde, difficile à manier ce qui gache le plaisir de la lecture qu’elle devrait procurer./ Elle est en train de sortir par Livres.
  • Que sont devenus les échanges entre exégètes et écrivains ayant travaillé en duo pour cette nouvelle traduction
  • Il serait bon que les lecteurs puissent retrouver cela./Demande enregistrée.

Nous remercions vivement nos intervenants extérieurs d’avoir pris sur leur temps pour nous informer d’une part et d’autre part pour nous communiquer leur enthousiasme en souhaitant que cela soit contagieux.

Compte rendu rédigé pour la B.C.R. de Pau par Annie Lescarret.